jeudi 11 septembre 2008

Frère et soeur : Chapitre 1 suite

-Il parait qu’il y a des sentinelles au grand marché. Je n’en ai jamais vu, il paraît qu’il faut éviter de croiser leur regard.

-Des sentinelles ? Mais que font-elles ici ? Elles sont sensées protéger les frontières et le palais du roi ! C’est une chance incroyable !s’exclama Esteban tout excité. Lui aussi, n’en avait jamais vue et cela le rendait bien plus loquace. Son grand père lui en avait déjà parlé. Il leur racontait souvent des légendes le soir près du feu. Et il était autant captivé que sa sœur en écoutant les récits du vieil homme.

-C’est les chevaliers dragon du roi c’est çà ? Peut être que je pourrais essayer de discuter avec les dragons dit la jeune fille rêveuse.

-Mais redescends sur terre voyons petite. Il ne faut pas s’approcher d’un dragon, malheureuse, tu veux y perdre ton âme ? Ce sont des créatures dangereuses qui détestent les hommes. Elle risquerait de te voler ton âme en te regardant dans les yeux. Elle respecte uniquement leur cavalier. Les dragons ont de grands pouvoirs magiques. Elle pourrait te changer en pierre d’un regard si tu ne lui plais pas. Alors ne t’approche pas trop, et sois très respectueuse.

Léo ne faisait que répéter ce que tous les vieilles histoires que les paysans racontaient. Mais comment pouvaient-ils savoir tant de choses ? Alors que la plupart n’avaient jamais voyagé ni rencontré de sentinelles. Ces histoires inspiraient la crainte de la magie et des créatures magiques au peuple. Et Neïa se disait que si des hommes arrivaient à côtoyer des dragons, pourquoi ne le pourrait-elle pas.

-« Mais je ne leur veux aucun mal, justement je les respecte ce sont des créatures magnifiques. Moi je me demande comment on découvre le don du cavalier. Ce doit vraiment être chouette d’avoir le don de communiquer avec un dragon ! »

-«Justement, il y a aussi le conseil des dons, le jour de grand marché. Mais, si on veut passer il faut se dépêcher. D’habitude, il ne se déplace à Undriun. C’est une petite ville par rapport à Orion, la ville royale. Mais on dirait que c’est notre jour de chance ! »Dit Léo d’un ton optimiste.

-« Comment ca se passe ? Je veux dire comment peuvent-ils découvrir ton don ? « Demanda la curieuse.

-« Hé bien, il a des représentants de plusieurs Savoirs. Ils te font passer des épreuves. Mais tu ne ressors pas tout le temps avec une réponse. Mais avec un peu de chance, tu pourras trouver un maître. Cela va de l’herboriste, en passant par garde forestier, soldats et même mage. J’aimerais tellement avoir un don hors du commun. Mes parents ont des dons, enfin je crois. Après avoir été au conseil, on les a dirigés vers un domaine ou un métier. Ma mère à ce qu’on peut appeler la main verte. Elle sait de quoi on besoin les plantes. C’est très pratique pour l’agriculture. Et mon père a un don pour dénicher les truffes dans la forêt. Justement, je viens les vendre. Mais rien de très extraordinaire. »

Les trois jeunes gens continuèrent à discuter de leur plan d’avenir en chemin et des incroyables marchands et sentinelles qu’ils allaient bientôt croiser.

En arrivant en ville, on distinguait pleins de toiles tendues au dessus des chariots et des étalages qui recouvrait toute la place du marché. On ne distinguait même pas les étalages, toute la population environnante était à Undriun. Cà grouillait de partout. Le calme du chemin s’était volatilisé, Ils faisaient face maintenant aux bruits environnant des marchands et des passants. La ville était vraiment active ce matin, pleine de vie.

-« Bon je vous laisse, je vais directement chercher la tente du conseil des dons » dit Léo en les saluant.

Neïa prit la main de son frère, lui sourit.

-« On fait tous les étalages ? Surtout ceux du royaume des pierres de lune et les sentinelles. »

-« N’oublie pas qu’il faut qu’on vende les sculptures de Grand-père Théo. Mais on va essayer. On dirait que le marché est très grand aujourd’hui ! Je n’en ai jamais vu de pareil. »

C’est alors qu’un trompette retentit accompagné de roulement de tambours. C’était le protocole d’une annonce royale. Neïa et Esteban se rapprochèrent le plus possible du centre la place pour entendre l’annonce et peut-être voir un personnage important. Cela arrivait très rarement dans leur petite bourgade qu’était Undriun. Le jour du grand marché était vraiment un jour spécial se dire les enfants, heureux d’être présents. Ils se faufilèrent entre les autres curieux pour se rapprocher le plus possible. Esteban prit sa sœur sur ces épaules.

-« Tu vas bientôt avoir passé l’âge, bientôt je ne pourrais plus te porter. » la taquina son frère.

-« Il faudrait peut-être que tu te muscles un peu » lui rétorqua en rigolant sa sœur.

Le tambour cessa. Et le messager sur l’estrade, le torse bombé, commença son discours :

Aujourd’hui, Le jour du grand marché d’été d’Undriun du comté de la vallée verdoyante à le grand honneur d’accueillir le Prince du Royaume des Monts Verts, Son altesse Louis du Montvert.

La population se mit à applaudir l’annonce, le roi était apprécié. Il n’a jamais rien fait pour oppresser son peuple, et permettait à son peuple de vivre paisiblement. Bien sûr, toutes ses décisions n’étaient pas unanimes mais dans l’ensemble, les gens le disait bon roi.

Une silhouette s’avança sur l’estrade. C’était un jeune homme d’une vingtaine d’année, blond, grand et musclé. Il avait le physique d’un traqueur des bois. Musclé, mais fin. Il portait une épée à son ceinturon, la garde était ornée de rubis verts et un arbre était gravé sur le manche.

Le prince regarda toute la foule puis dis : « Chers citoyennes et citoyens, je suis venu en ce grand et beau jour pour vous présenter chacun de mes tuteurs. Il y a maintenant quelques années malgré mon jeune âge, mon père m’a fait passer devant le conseil des dons royal. Ce conseil n’est pas très différent de celui que vous connaissez. Il y aura juste plus de spécialiste présent afin de déterminer plus précisément vos aptitudes. Grâce à ce conseil, j’ai trouvé ma voie et développé mon don. Je souhaitais offrir cette chance au peuple de la Vallée Verdoyante. Et pour que toute la population ait la même chance, le conseil restera cinq jours. C’est pourquoi aujourd’hui est un grand jour pour Undriun. Le grand marché restera ouvert aussi durant ces cinq jours. Pour protéger la ville et le conseil, le roi a dépêché un couple de sentinelle. Que tout Undriun et les environs profitent de ces jours précieux ! »

Une exclamation unanime s’éleva de place. Tout le monde était emballé par l’annonce. La queue devant le conseil royal du don allait s’annoncer longue !

« C’est surprenant, que cela se passe dans notre ville, on a de la chance. Mais le mieux c’est que l’on va avoir tout le temps qu’on veut pour se balader dans le marché ! » Déclara ravie Neïa bien réveillée à présent !

Esteban fît descendre sa sœur de ses épaules, le monde se dispersait sur la place. Le prince était descendu de l’estrade et avait quitté la place avec le messager et ses gardes.

Main dans la main, Esteban et Neïa se baladait entre les étalages. Chacun s’arrêtait quand l’autre désirait voir un objet plus précisément ou bien poser des questions. Mais Neïa s’arrêtait chaque fois qu’un objet éveillait sa curiosité. Elle n’avait pas encore l’habitude du grand marché comme son frère et était émerveillé par tout ce qui était étranger. Esteban était patient, et expliquait quand il le pouvait l’objet de la curiosité de sa sœur. Il était presque midi, il avait à peu près fait la moitié du marché. Esteban avait réussi à tirer un bon pris des ustensiles de son grand père à un marchand du royaume des pierres de Lune. Neïa avait donc pu prendre tout son temps pour regarder la collection de pierre pendant qu’Esteban discutait avec le marchand. Le royaume des Pierre de Lune est un pays aride, tout le contraire de la vallée verdoyante. Son territoire était constitué de désert de pierre et de sable. Il était réputé pour ses carrières. On y trouvait des pierres très rares. Grâce aux royaumes de l’Union, il pouvait exporter ses pierres contre d’autres denrées pour palier au manque de terres riches et verdoyantes. Tandis que sa sœur continuait de regarder par une pierre qui attirait son attention plus que d’autres. La pierre était d’une couleur noir de jais, mais légèrement transparente, on pouvait y voir selon le reflet de la lumière et l’inclinaison de la pierre une marque dorée en forme de vé comme un oiseau très haut dans le ciel au centre de la pierre qui pouvait tenir dans le poing fermé de Neïa.

Le marchand s’aperçut de l’attraction qu’avait la pierre sur la jeune sœur de vendeur.

-Avec une extrême attention, la prendre dans ta main, tu peux.

Neïa le regarda troublée, hésitante.

-C’est vrai, je peux ? Merci beaucoup Monsieur …

-Kasim Balir, jeune Yuel. Lui répondit le marchand souriant.

-Nan, je m’appelle Neïa lui répondit-elle gentiment. Le marchand se fendit d’un autre sourire laissant éclater ses dents blanches. Neïa se sentit pénétrée par ces yeux noirs comme la pierre. Kasim Balir, portait un bouc taillé court avec un turban autour de ses longs cheveux noirs. Neïa le trouvait intimidant. Pourtant, elle pouvait lire de la chaleur dans ses yeux. Elle remarqua que lui aussi avait, comme la pierre, des iris légèrement dorés, noyés dans le noir de ses yeux. Puis le marchand se retourna à nouveau vers son frère. Malgré la jeunesse d’Esteban, le marchand ne chercha pas à l’arnaquer et Esteban à vendre plus cher les objets de son grand père. Le bois était une denrée rare pour le Royaume des Pierres de Lune et les ustensiles de son grand père par leur beauté, finesse et solidité faisaient toutes leurs valeurs.

Esteban proposa aussi les sculptures d’animaux au marchand. Il semblait moins intéressé.

-Désolé mon jeune ami, Je suis. Mais seulement les ustensiles m’intéressent, nous n’avons pas le temps ni l’espace dans le désert de nous encombrer d’objet de décoration.

Kasim avait une curieuse façon de parler pensa Esteban, peut être parce qu’il ne parlait pas sa langue natal.

Mais au moment où Esteban rangeait le cerf sculpté, Kasim Balir lui toucha la main doucement pour lui dire d’arrêter et observa le cerf.

-la fierté d’un vrai cerf semble prisonnière de cette petite figurine. Intéressant, doit-être le sculpteur. Passion et vérité anime sa main.

Esteban lui n’était pas étonné pas la qualité des sculptures de son grand père. Il l’avait toujours observé. Il avait tout simplement un don…

-C’est ton père qui fait çà ?

-Non, c’est mon grand père, Théo Mano. Il est occupé aujourd’hui, il aide un voisin à finir sa toiture pour sa grange.

-Dommage, connaître ton grand père aurait été un honneur pour moi ! Dit le marchand en tournant la tête vers Neïa qui reposait la pierre.

Esteban était un peu étonné par l’estime que pouvait porté un marchand étranger à son grand père. Ce n’est pas qu’il ne trouvait pas lui-même le travail de son grand père extraordinaire, mais on lui avait fait rarement remarquer. Les gens ne faisaient pas attention en général aux sculptures de son grand père.

-Merci beaucoup, Monsieur Kasim Balir.

-De rien mon garçon, pour moi a été le plaisir.

Puis Kasim se retourna et alla chercher la pierre qui avait obnubilé Neïa. Il la plaça à l’intérieur d’une étrange tresse en cuir. La tresse formait un collier avec en son centre la petite pierre.

-Jeune Yael, avance-toi. Puis il passa le collier autour de Neïa, bloquée qui ne comprenait pas ce qui se passait.

-Ton frère m’a échangé des pièces sculptées d’une main de maître contre cette pierre. Elle t’appartient. Mais protège là des convoitises.

-Neïa se jeta dans les bras de Kasim, elle lui arrivait à la taille.

Kasim lui ébouriffa les cheveux et lui dit de remercier son frère et son grand père plutôt.

Esteban se dit que son grand ne lui en voudrait pas d’avoir réalisé ce geste même en perdant dix pesets. Sa sœur se souviendrait toute sa vie de cette journée au grand marché, et le bonheur de sa sœur valait tout l’argent du monde pour lui, comme pour son grand père, enfin il l’espérait.

-Tu sais quand je prends la pierre dans ma main, j’ai l’impression qu’elle chauffe. Je suis sûre qu’elle est magique. Monsieur Kasim aussi a des pouvoirs ! Tu as vu ces yeux ! Ils ressemblent tellement à ma pierre.

Neïa et Esteban faisaient la queue maintenant devant les grandes tentes du conseil royale des dons.

Après avoir vendu ses objets à Kasim Balir, Esteban avait vendu le reste des figurines à un marchant de jouet du Royaume des MontGris. Ils avaient aussi réussi, avec l’argent de leur vente, à acheter tous les ingrédients demandés par leur grand père à une femme originaire du royaume d’Hélios qui vendait toutes sortes de plantes, fleurs, champignons et fruits.

Il était midi passé depuis un moment maintenant, et les enfants mangeaient leur déjeuner debout dans la queue. Esteban tandis une tranche de pain et du fromage à sa sœur.

Neïa qui avait à peine mangé sur le chemin en venant dévorait son repas.

Quand il ne resta plus de pain, ni de fromage, Esteban rangea le torchon vide dans la besace d’un air absent. Il se posait plein de questions, si jamais il découvrait son don que deviendrait-il ? Devra-t-il partir pour suivre son maître, et laisser sa sœur et son grand père ? Il doutait que sa sœur découvre son don si jeune, c’était extrêmement rare, la preuve lui-même ne l’avait toujours pas découvert. Mais que se passerait-il s’il ne le découvrait pas. Avait-il un don ? Il n’en avait lui-même aucune idée, il ne voyait pas en lui de qualité se développer plus que d’autre, cela le rendait triste.

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