mercredi 27 août 2008

Frère et soeur

-Neïa ! Neïa ! Lève-toi, il faut aller en ville ! Aujourd’hui c’est le grand marché !

La silhouette emmitouflée remua en grognant.

-Si tu ne te lèves pas, j’irai sans toi. Dommage, car aujourd’hui, il y aura tous les marchands du royaume de l’union. Et je veux découvrir mon don. Allez debout petite fainéante !

Des mains tirent les draps. Adrian regarda les petits yeux à demi clos s’ouvrir peu à peu. Le jeune garçon se dit, que sa petite sœur était unique, ses yeux étaient si étranges mais si beau. Le jeune visage sourit et deux yeux, un vert et un marron, brillèrent de curiosité.

-c’est vrai ?

Esteban sourit, puis sans rien ajouter, sortit de la chambre.

Ils vivaient dans une petite maison, faite en rondins de bois. Il y avait deux pièces. La pièce principale, la plus grande, comportait une vielle table ronde et trois chaises faites en pin. Le mobilier avait l’air usé et vieux mais solide. Sur chaque dossier des chaises, on pouvait y lire des noms : « Théophile » « Esteban » « Neïa » sculptés dans le bois.

L’autre pièce n’était rien d’autre que la chambre où dormait les trois habitants de la petite maison, il y avait aussi une petite cheminée et trois lits.

Sur la table se trouvait un petit paquet emballé dans un torchon et une petite sculpture d’un cheval en bois, encore entouré des copeaux. Au fond de la pièce, un feu brulait dans la cheminée, un petit chaudron était perché au dessus du feu, pour garder au chaud le ragoût qui servirait de repas aujourd’hui à la petite famille. Au dessus, de la cheminée, se trouvait une petite collection d’animaux sculpté en bois. On pouvait y voir un cerf fier de ses bois et la tête haute, un loup, une vache, une chèvre tête baissée prête à se défendre. L’artiste semblait doué pour la sculpture, malgré la petite taille des objets, on pouvait distinguer l’expression des animaux. Le sculpteur aimait le détail.

Malgré la simplicité de la modeste pièce, l’endroit semblait accueillant. Le feu réchauffait toute la pièce.

-Esteban ? cria une petite furie qui entrait dans l’âtre. Je suis là, je suis prête, ne pars pas sans moi, s’il te plaît, moi aussi je veux découvrir mon don.

Liam pensa qu’elle était trop jeune pour découvrir son don mais il s’abstint de lui dire. Il connaissait bien cette excitation, car lui aussi était impatient comme sa sœur.

-Et bah il était temps, on va être en retard, et grand père m’a confié une longue liste de course. Viens tu mangeras un bout de pain sur la route. Grand père est parti aider Monsieur Liam tôt ce matin.

Esteban s’occupait toujours de sa sœur, à 15 ans, c’était un garçon volontaire, et vif d’esprit. Il l’emmenait partout avec lui. Il tenait à sa jeune sœur comme à sa vie. Bien sûr, ils se chamaillaient souvent, et Neia pouvait être sacrément têtue. Mais, il était très protecteur, et ne laissait jamais personne s’en prendre à elle. Esteban n’était pas très grand, il était dans la moyenne de son âge. Il était fin, agile et endurant. Il avait des yeux bleus perçants et des cheveux bruns, il tenait de son grand-père, contrairement à Neïa qui était rousse et tachetée partout sur le visage. On disait qu’elle ressemblait beaucoup à sa mère. Néïa avait 12 ans, était curieuse de tout. Elle aimait beaucoup que son grand frère l’emmène partout. Elle voulait tout savoir, tout connaître. C’était un vrai moulin à question. Son frère était beaucoup plus posé et timide mais aussi avide d’apprendre qu’elle.

-D’accord dit la petite fille. Elle regarda Esteban prendre leur paquet de nourriture pour la journée, et aperçût la petite sculpture posée sur la table et désigna le petit cheval.

-C’est quoi ? demanda-t-elle plein d’espoir

-C’est une sculpture de grand père dit son frère calmement. Je crois qu’il voulait la mettre sur la cheminée. Un éclair de malice passa sur les yeux du grand frère.

-Ah… dis Neïa un peu déçue.

-Mais non, c’est pour toi, fainéante. Il l’a faite pour toi. Mais la prochaine fois, je lui dirais de te faire une marmotte. Dis Esteban en se retenant de rigoler.

-Arrête de te moquer de moi ! dit-elle tout contente du cadeau laissé par son grand père en tapant son frère pour s’être moqué d’elle. Je ne fais pas que dormir. J’ai juste eu du mal à m’endormir, puis j’ai fait un rêve bizarre mais je ne m’en souviens plus.

-Allez viens Marmotte ! Pars devant, je prends la besace, je te rejoins tout de suite, je fermerai derrière moi.

Pendant que Neïa sortait, Adrian prit la besace et mit dedans toutes les petites figurines de la cheminée. Il alla à l’opposé de la salle où il ouvrit un vieux coffre en bois, il prit d’autres pièces en bois et les ajouta à sa besace. Puis il rejoint Neïa, tous deux se mirent en route pour la ville. Ils n’étaient pas très loin, moins d’une lieue, ils en auraient pour trois quart d’heure de marche au plus. Sur le chemin, ils rencontrèrent quelques voisins qui se rendaient aussi au grand marché. Il n’avait lieu que deux fois l’an. Le grand marché attirait beaucoup de monde de la région et des marchands de tous les royaumes de l’union, c’était vraiment très populaire. Les enfants devaient achetés quelques herbes et champignons que l’on trouvait seulement le jour du grand marché. Cela leur permettrait de faire une réserve jusqu’au prochain. Ils les utiliseraient pour cuisiner mais aussi pour préparer des soins en cas de besoin.

En chemin, ils croisèrent Léo, qui habitait à une demi-lieue à l’est de leur maisonnée. Léo était d’un an plus âgé qu’Esteban, et aidait à la ferme de ses parents. Bientôt, il devrait partir en apprentissage, mais il n’avait pas encore trouvé son don. Léo, était grand et musclé, brun aux yeux marrons. Esteban ne lui faisait pas entièrement confiance, mais Léo était quelqu’un de sympathique. De façon général, Esteban n’était pas quelqu’un de confiant, il préférait se débrouiller seul, les seuls personnes sur qui il pouvait compter étaient son grand père et sa jeune sœur. Mais ils firent le chemin ensemble. Ils discutèrent des affaires de leurs familles, de leur travail respectif. Mais surtout du seul point qui les rapprochait, tous les trois voulaient découvrir leur don.

-J’aimerai beaucoup entrer dans un corps de l’armée du royaume déclara Léo. Et toi Esteban ?

-Je voudrais être chasseur ou garde forestier, j’aime bien l’endroit où l’on vit. Je n’ai pas envie de partir.

-Ben moi, je veux parler aux animaux.

-Ah bon, je croyais que tu voulais te transformer en marmotte moi. La taquina son frère.

Neïa fit mine de bouder. Et ajouta

-De toute façon, grand père a dit qu’on a rarement le don qu’on souhaite. Il dit que chaque personne est unique et chaque don aussi, ce qu’il fait qu’il y a des millions de possibilité. Il faudrait avoir beaucoup de chance pour le découvrir. Il dit que les gens pensent que le don est quelque de merveilleux. Mais que souvent c’est tellement anodin et encré en eux, qu’ils ne se rendent même pas compte qu’ils l’ont découvert et s’en servent tous les jours !

- Mouai, en tout cas, je ne veux pas rester toute ma vie à bosser dans une ferme dit d’un ton décidé Léo. Votre grand-père a-t-il découvert son don ?

-Il ne nous à jamais dit qu’il avait découvert son don. Lui répondit Esteban. Mais il se retint de lui dire qu’il pensait que son grand-père avait découvert le sien mais qu’il ne voulait pas le dévoiler. Il avait toujours été mystérieux à ce sujet. Et Adrian avait sa petite idée.

-Vous allez au grand marché uniquement pour acheter ?

-Non, j’y vais aussi pour vendre quelques figurines de bois de mon grand père et d’autres ustensiles ou pièces de décoration. J’espère en tirer quelques pièces.

-Quoi ? s’écria Neïa. Tu vas vendre les figurines de grand-père mais tu n’as pas le droit.

-C’est lui qui m’a ordonné de le faire, mais le cheval est pour toi.

Neïa sera la figurine dans sa poche. Elle trouvait çà vraiment bizarre, d’habitude on ne vendait pas les figurines de grand père. Elle pensait qu’il faisait çà pour le plaisir.

2 commentaires:

Eto a dit…

C'est un début d'histoire qui donne vraiment envie de lire la suite!
quel inspiration! quel talent! continues!

Unknown a dit…

Excellent !
Cette histoire me semble bien partie. Je trouve cela très bien écris.
Il faut que tu la continue avec la même qualité. ;-)