lundi 12 mai 2008

Zeth Chap 1 modifié 2.0

ZETH


Enam était au volant de sa voiture. Il fronçait des sourcils afin de bien distinguer la route car la pluie tombait drue. En fait, il fronce toujours des sourcils, c’est pour çà qu’il a l’air si sérieux tout le temps. Avec tout ce monde sur la route, il se devait d’être attentif surtout avec cette satanée pluie. Mais ces derniers temps, on dirait qu’il avait pleins de choses en tête et les éléments étaient un peu contre lui ce jour-ci. Il devait réviser ce soir et cette pluie le ralentissait. Il pensait à l’examen de physique qu’il devait passer demain. C’était un rattrapage sous forme d’oral et il devait connaître son cours par cœur, comme la définition d’un phonon, d’un fermion et compagnie. Mais il n’était pas encore tout à fait au point…
« Quoi ! Vous ne me croyez pas ? Sachez que je lis en lui comme dans un livre ouvert, c’est ma nature, alors si vous je vous dis qu’il n’était pas encore au point, croyez moi c’est qu’il va encore se reposer sur moi. »
Enam réalisa soudain qu’il venait de doubler une voiture et de se rabattre sur la voie de droite sans en avoir vraiment eu conscience. En revenant à lui, Enam se frotta l’oreille. Un courant d’air était passé par là.
C’est fou ce que le cerveau humain peut faire après avoir acquis des automatismes. Encore heureux que le cerveau reste quand les gens ont la tête ailleurs !

-C’est le cas de le dire p’tit gars, en l’occurrence le cerveau c’était moi !
La voiture fît un léger écart sur la droite. Il reprît rapidement le contrôle. On venait de lui parler ! Il était pourtant seul dans cette voiture. Décidément, se dit-il, l’abus de physique quantique est mauvais pour la santé.
Il fronça finalement une nouvelle fois des sourcils mais ne dit rien. Il pensa qu’il avait rêvé, que c’était encore un tour de son subconscient… Mais peu après il entendit des petits bruits de pas venant de sa droite. Cela ne le rassura pas. Il se dit que c’était peut-être un rongeur. Mais un rongeur dans une voiture, c’était tout de même bizarre. Il tourna la tête pour regarder derrière. Rien. Il regarda à nouveau la route, la pluie s’était calmée. Il pouvait observer un arc en ciel par la fenêtre de son passager. Il retourna la tête vers la droite. C’est là qu’il ouvrit grand les yeux. Le siège du passager était renfoncé légèrement en deux points. A ce moment là, il ne trouvait plus aucune explication logique pour se rassurer.

- Mais qui es là ? demanda Enam inquiet.
- Je ne voulais pas te faire peur, excuse-moi. Mais c’était la première fois que tu t’approchais de la vérité. Et depuis le temps que je me planque, j’ai eu envie d’accélérer un peu les choses.
- Je deviens fou ! De quelle vérité parlez-vous ?
- De ce que tu as pensé sur l’aptitude de ton cerveau dit la voix avec un petit rire.
- Hein mais de quoi parlez-vous ? Et qui êtes-vous ?
- On n’est pas sortit de l’auberge souffla l’étrange personnage invisible. Je m’appelle Zeth.
- Et vous lisez dans mes pensées ? Pourquoi êtes-vous invisible ? Vous pourriez vous montrer quand même ! C’est malpoli et surtout dangereux de faire un coup pareil à une personne qui conduit ! Dit Enam en s’énervant.
- Je ne peux pas décider du moment où tu pourras me voir entièrement. Tu as déjà bien progressé : maintenant tu peux distinguer les empruntes laissées par mon corps bien que je sois toujours invisible pour toi. C'est parce que tu n'as fait qu'une partie du chemin.
Les deux renfoncements disparurent pour laisser place à un plus gros. Il semblerait qu’il se soit assis se dit Enam. Sur la route il aperçût un panneau indiquant une aire de repos et décida de s’y arrêter un moment. Avec ces étranges événements, il ne pensait plus à son examen.

- Je vais m’arrêter par là. J’ai les nerfs à vif à cause de vous.
- D’accord répondit Zeth. C’est vrai que ce n’était pas le meilleur moment, mais en général ils le sont rarement.
La voix de l’individu était plutôt douce et sa façon de parler peu menaçante. Mais discuter avec quelqu’un d’invisible rendait quand même mal à l’aise le jeune homme. Entre temps, il s’était trouvé une place de parking sur l’aire de repos loin de toutes les autres voitures pour ne pas que les gens le parler tout seul.

- Bon, allez vous m’expliquez ce vous êtes ? Et pourquoi êtes-vous là ?
- Qu’as-tu fais pour que je t’apparaisse ? Je sais que tu es intelligent. Je te suis depuis pas mal de temps maintenant. Tu y étais presque.
- Comment çà, tu me suis depuis pas mal de temps ? Je suis fou, je parle à quelque chose d’invisible !
- Bien sûr, je te suis depuis quelque temps maintenant. Mais tu n’es pas fou, au contraire ! Fais pas ton buté et arrête de radoter! Et je ne suis pas une chose mais un individu à part entière dit la voix un peu vexée.
- Tu es ma conscience ? C’est pour çà que tu es invisible ? Je me parle à moi-même. J’ai bien fait de faire une pause…
- Je ne suis pas ta conscience. Mais les humains qui ignorent notre existence nomment ce que nous faisons comme cela. Je dirais même subconscient.

Enam était de plus en plus troublé par ce que lui racontait cette voix grave et douce à la fois. Elle n’était pas désagréable à entendre. Il ne disait maintenant plus rien et pensait les yeux baissés aux derniers événements qui venaient se produire. Il refit le film de sa vie des quelques minutes qui venaient de passer en sens inverse.
Pendant ce temps là, les traces marquant l’emplacement du petit être avait disparu. Il se dit qu’il devait avoir beaucoup d’imagination. Mais étonnamment, tout cela semblait bien réel. Il fini par dire avec hésitation en regardant le siège vide du passager : « C’est toi qui m’a fait doubler la voiture ?»
Un petit personnage apparu soudainement sur le tableau de bord.

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